De la Smart City à la Smart Campagne ?
Les Smart Villages, sur le même modèle que celui des Smart City, tendent à réfléchir à un nouvel aménagement et à une meilleure animation des territoires. Il s’agit par conséquent de réaliser une triple transition qui se veut numérique, écologique et sociétale en vue d’améliorer le principe du « vivre ensemble ».
A l’inverse du mouvement démographique opéré vers les villes dans les années 60, les territoires ruraux voient aujourd’hui leur attractivité renforcée. Les villes séduisent moins et les « urbains » aspirent à plus de verdure, de tranquillité et moins de pollution (sonore, lumineuse ou de l’air).
Ces « néo-ruraux » recherchent une qualité de vie accrue, mais en ne reniant pas le confort des zones urbaines en termes d’accès à internet et couverture de réseau mobile.
Mais le smart village ne s’arrête pas à une simple connexion haut-débit, même si la connectivité reste la clé pour accéder aux services proposés d’ores et déjà dans les Smart City.
Parmi les ambitions des smart villages on retrouve la nécessité de réduire les consommations d’eau, électricité, gaz et carburants en s’appuyant sur des réseaux de capteurs permettant d’identifier les fuites dès que possible, penser à de l’éclairage et du chauffage intelligent, promouvoir le recours aux énergies renouvelables et à la mobilité douce. Le passage à des constructions durables permettra également de limiter les ressources énergivores. Généraliser la tendance verra naitre des éco-quartiers, facteurs de mixité sociale.
On retrouve également la nécessité de favoriser l’emploi dans ces zones fortement touchées par le chômage. Les chantiers pouvant être instaurés sont le développement d’une culture d’entrepreneuriat avec la possibilité de travailler de chez soi, la mise en place de financement participatifs permettant la réalisation de projet locaux, la formation à distance…
Enfin, on retrouve également la volonté de privilégier les dispositifs de circuits courts afin d’accroitre l’économie locale.
Du côté des municipalités, même si la volonté est présente, des nombreux freins ralentissent la transition. Le premier est d’ordre financier. Les petites communes ont de par leur taille un petit budget et ont du mal à financer des projets équivalents à ceux proposés dans les villes plus importantes.
D’autre part, la connectivité du réseau qui reste encore souvent très limitée constitue un frein majeur.
Enfin, le manque de compétences dans ces villages concernant les problématiques de territoires intelligents empêche la recherche de nouvelles innovations. Les services informatiques n’étant pas formés à ces sujets.