Saint-Sulpice-la-Forêt, en Bretagne, une mini smart-city
Dans le palmarès mondial des Smart City, nous avons Tokyo, Dubaï et… Saint-Sulpice-la-Forêt ! Évidemment, la petite commune bretonne située près de la forêt de Liffré au nord est de Rennes, n'a pas vraiment la même réputation que ces deux grandes capitales. Mais elle n'a cependant rien à leur envier côté innovation et technologie.
Depuis quelques mois, Saint-Sulpice expérimente un réseau Smart City. Une technologie qui, à l'aide de capteurs sans fil et d'un réseau très basse énergie, permet de collecter en temps réel la consommation énergétique de six bâtiments communaux. De la salle polyvalente à la mairie en passant par l'école, le stade…
Une technologie novatrice et relativement facile à mettre en place. « Nous avons pour objectif, grâce à ces données en temps réel, de réaliser près de 20 % d'économie sur notre facture énergétique en trois ans » explique le maire Yann Huaumé. Il s'est notamment appuyé sur deux start-up locales (Wi6Labs et Alkante) avec aussi le soutien de Rennes Métropole.
Retour quelques mois en arrière. Le conseil municipal s'alarme de la hausse de la facture énergétique dans les bâtiments communaux. La mairie, les écoles, la salle polyvalente... Pas question que cela perdure.
Le maire rencontre alors Ulrich Rousseau, domicilié à Saint-Sulpice et aussi dirigeant fondateur de Wi6Labs. Une start-up spécialisée dans la conception de solutions smart city. « Nous cherchions aussi à tester nos produits en grandeur nature », précise le dirigeant. Bref, leurs intérêts vont se montrer très convergents.
Une aventure à laquelle va s'ajouter Alkante, autre start-up locale spécialisée dans le stockage et le traitement des données. Il ne manquait plus que le soutien de Rennes Saint-Malo Lab et de Rennes métropole pour que l'aventure commence. « Notre ambition est de baisser de 20 % notre consommation énergétique en trois ans », ajoute le maire.
Comment ça marche ? « Nous avons installé une trentaine de capteurs sans fils dans six installations municipales. Pour connaître la température, la consommation électrique ou d'eau, l'humidité... », explique Ulrich Rousseau.
Une opération qui a pris trois jours contre trois mois pour des capteurs classiques. Pas besoin de lourds travaux ou d'aménagements compliqués. Juste choisir les bons emplacements. Les capteurs n'étant pas plus grands que des smartphones ! « Ces petits boîtiers communiquent grâce à un réseau dédié (LoRa) très basse consommation. On peut ainsi connaître tous les paramètres de consommation en temps réel. »
Plus besoin d'attendre la facture semestrielle ou annuelle pour s'apercevoir qu'il y a une fuite d'eau ou une consommation électrique anormale. Sur l'écran de son ordinateur ou même de son smartphone, le maire peut visualiser facilement ce qui se passe, côté consommation.
« L'intérêt est aussi que nous restons maîtres de toutes les données collectées. Et demain, nous pourrons adapter en temps réel notre consommation », ajoute le maire.
Une expérimentation qui intéresse aussi les Chinois et plus précisément les représentants de la mégalopole de Shanghai (26 millions d'habitants). Une délégation d'une trentaine de Chinois s'est rendue à Saint-Sulpice pour découvrir le réseau Smart City !