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Smart Paesi - Smart Village | Università di Corsica

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Ces villages qui deviennent « smart »

La notion de smart city est le plus souvent associée à des projets d’envergure développés dans les grandes métropoles. Pourtant, la campagne française n’est pas en reste et certains villages ont eux aussi lancé leurs initiatives connectées.
 
La ville du futur se dessine peut-être loin des grands centres urbains, en lisière de ces surfaces agricoles qui constituent encore plus de la moitié du territoire français (54%, selon le ministère de l’Agriculture). Le milieu rural demeure, en effet, un des premiers à être entré dans la transition numérique et technologique, à travers le guidage GPS des tracteurs ou l’analyse des données de la traite laitière. Les petites communes sont aussi les premières concernées par les enjeux de la smart city : avec des contraintes budgétaires plus importantes que dans les grandes villes, elles peuvent tirer profit des économies énergétiques promises par les réseaux intelligents.

 

Zoom sur cinq villes qui ont déjà mis en place des solutions innovantes :

Saint-Sulpice-la-Forêt (Bretagne)

Souvent désignée comme la « plus petite smart city du monde », la commune d’Ille-et-Vilaine (1 336 habitants) s’est très tôt lancée dans un projet nommé « Smart Saint Sulpice ». À l’origine, un constat : des factures électriques qui augmentent de 9% entre 2006 et 2014 et une grosse fuite d’eau dans un bâtiment municipal. Il n’en faut pas plus au maire pour solliciter, dès 2015, la start-up bretonne Wi6labs qui déploie 30 capteurs dans les bâtiments les plus énergivores afin de cibler l’évolution des consommations en gaz, eau et électricité. Après un an d’expérimentation, Saint-Sulpice-la-Forêt a déjà gagné 15% sur ses factures. Objectif : 20% d’économies d’ici 2020.

Cozzano (Corse)

À Cozzano, village de moins de 300 habitants perché à 700 mètres d’altitude en Corse-du-Sud, on ne parle pas de smart city, mais de « smart paesi » pour décrire la démarche entamée il y a près de vingt ans. Le projet a commencé par l’installation de différentes infrastructures (chaufferie biomasse, micro-centrales hydroélectriques, panneaux solaires sur les logements sociaux) visant à réduire de 15 000 euros la facture énergétique et à faire de la commune un territoire à énergie positive. Il se poursuit avec l’installation de capteurs qui collecteront les données sur la qualité de l’air, de l’eau, le suivi de la température, voire… la traçabilité des cochons (déplacement, alimentation, etc.), dont la viande constitue un des fleurons de l’agriculture insulaire.

Bras-sur-Meuse (Grand Est)

Miser sur le numérique n’est pas toujours qu’une question d’économie budgétaire. Il s’agit aussi d’un enjeu de développement, ce qu’a bien compris la mairie de Bras-sur-Meuse, dans le Grand Est. Clocher connecté, stockage des données en ligne, pilotage de la mairie à distance, Fab Lab : les 750 habitants du village ont accès à des infrastructures que peu de villes du département possèdent. La commune a ainsi vu sa population augmenter de 40% depuis 2001, quand de nombreux territoires ruraux se dépeuplent. Mais la smart city version Bras-sur-Meuse est aussi citoyenne. Une application dédiée permet aux habitants de signaler des dégradations ou des incidents aux services de la mairie et de se tenir au courant des prochains évènements.

Saint-Amand-Montrond (Centre-Val de Loire)

Ville pilote, dès 2013 (au même titre que Lyon, Issy-les-Moulineaux ou Quimper), pour le système de capteurs communicants conçu par la filiale de Veolia m2oCity, Saint-Amand-Montrond ne s’est pas arrêtée à cette expérimentation. En plus de ces 85 capteurs, elle a développé une application (SAMSON) qui permet aux citoyens de mesurer leur environnement sonore. Ces données sont comparées à celle de la station de mesure de la ville et permettent d’affiner les décisions d’urbanisme. Les agents municipaux ont adopté la solution Majikan afin de planifier les interventions dans la gestion des espaces verts. Enfin, pour soutenir le commerce de proximité, la mairie a installé 21 capteurs « place-minute » qui permettent de gérer le flux de stationnement en centre-ville. De quoi faire de la commune du Bourbonnais un parfait exemple de smart city de moins de 10 000 habitants.

Carros (Provence-Alpes-Côte d’Azur)

Faire partie d’une métropole engagée dans les « smart grids » (les réseaux électriques intelligents) possède certains avantages. C’est ainsi que Carros, village perché au-dessus de Nice, est devenu le premier démonstrateur européen de quartier solaire intelligent, dans le cadre du projet Nice Grid. Entre 2014 et 2016, 2 500 foyers ont participé à ce chantier qui consistait à observer la flexibilité du réseau, notamment grâce au stockage de l’énergie produite par les panneaux solaires dans une batterie de 1 Mégawatt, mais aussi grâce à des tests d’îlotage (déconnexion temporaire du réseau principal pour s’approvisionner uniquement en photovoltaïque) ou à des mesures d’incitation auprès des résidents (21% de réduction de consommation aux heures de pointe). L’expérience a été suffisamment concluante pour placer la métropole dans un nouveau projet européen : Interflex.

French IoT – Illustration Pixabay.com

Sur French IoT, le 14/09/2018